Les services du cadastre
Depuis le début du XIXe siècle, le cadastre était l'affaire du directeur des contributions directes de Seine-et-Oise, lui-même placé sous l'autorité directe du Ministre des finances. Le directeur avait en effet pour mission "la confection des matrices et l'expédition des rôles, l'instruction et la vérification des réclamations des contribuables et de tout ce qui a rapport au cadastre " [Source : Annuaire de la Seine-et-Oise, 1813 (Archives départementales du Val-d'Oise, PER 137)]. Par la suite et jusqu'à pratiquement la seconde moitié du XXe siècle, la Direction des contributions directes et cadastre dite 2e section, avait la charge du cadastre dans le ressort de la Seine-et-Oise, par l'intermédiaire de contrôleurs répartis dans les arrondissements. C'est d'ailleurs cette direction seule qui était habilitée à délivrer les copies ou extraits des plans cadastraux.
Dans les années 1950-1960, la Seine-et-Oise comptait deux directions des contributions directes, chacune avec son service du cadastre propre, toutes deux basées à Versailles.
C'est vers 1967-1968, lors de la mise en place des structures administratives du Val-d'Oise, que le Service du cadastre devient un service distinct, gérant à la fois les 1ère et 2e circonscriptions, sous l'autorité directe de la Direction des services fiscaux. Depuis les années 1980, le service du cadastre est intégré dans les nouveaux services des impôts fonciers, qui sont actuellement au nombre de trois : Cergy-Pontoise, Ermont et Saint-Leu-La Forêt.
Le cadastre napoléonien
Répondant au besoin d'établir une assiette de l'impôt, dans le cadre d'une contribution foncière unique, le cadastre actuel, d'origine très ancienne, a été progressivement mis sur pied à partir de 1790. Diverses expériences ont avorté à cause de la difficulté d'application (plans par masses de culture en 1802 notamment) et il faut attendre la loi du 15 septembre 1807 pour que naisse un cadastre parcellaire, dit aussi cadastre napoléonien. Les travaux ont commencé dans les communes de l'actuel Val-d'Oise en 1812 pour s'achever en 1852 à Enghien-les-Bains qui venait d'être érigée en commune. Le principe de ce travail de longue haleine est basé sur la délimitation des parcelles et l'évaluation des terres, commune par commune.
Parallèlement aux plans, étaient dressés des états de section recensant systématiquement les propriétaires par section alphabétique et par parcelles numériques. Pour des facilités de lecture (recensement des biens par propriétaire) et de mise à jour (suivi des ventes ou redécoupage de parcelles), ces documents ont été très vite remplacés par des matrices, d'abord sous forme de matrice de rôles à partir de 1817 puis, dès 1821, de matrices des propriétés foncières bâties et non-bâties.
Pour tenir compte de l'importante mutation démographique, économique et sociale de la France du début du XXe siècle, la loi du 31 décembre 1907 (effective à partir de 1913) prévoit l'abandon de la révision des anciennes matrices et la confection de nouvelles matrices, dites "matrices noires". C'est pourquoi le classement de l'ensemble des matrices du cadastre napoléonien est articulé autour de deux périodes distinctes : avant et après 1914.
Le cadastre, dit napoléonien, sera progressivement abandonné, lors du renouvellement du cadastre d'après la loi du 16 avril 1930.